Infections urinaires

La plupart des personnes qui pratiquent l'autosondage intermittent sont préoccupées par les infections urinaires. Découvrez comment les détecter et les prévenir.

Comment savoir si j'ai une infection urinaire ?

Rédigé par des experts

Il est normal d’avoir des bactéries dans la vessie. Quand on urine normalement, on empêche les bactéries de se multiplier et d’agresser la vessie. C’est exactement ce que fait le sondage intermittent (encore appelé autosondage).

Pourquoi ?

Les bactéries présentes dans la vessie sont chassées avec le prochain sondage. Elles n’ont pas le temps de s’installer et de provoquer une infection urinaire, elles ne sont donc pas nuisibles. Il est donc important de se sonder régulièrement.

C’est seulement lorsqu’on a des symptômes pouvant être liés à une infection urinaire qu’il est utile de faire un examen des urines (ECBU) à la recherche de bactéries et de leucocytes pour confirmer le diagnostic.

bactéries

Symptômes : comment savoir si j'ai une infection urinaire ?

• Apparition ou aggravation récente de signes urinaires : envies fréquentes ou urgentes d'uriner, fuites d’urines, besoin de se sonder plus souvent (sans avoir augmenté sa consommation de boissons)

• Sensation de brûlures en urinant

• Douleur au bas du ventre

• Présence de sang dans les urines (pas uniquement quelques gouttes sur la sonde) sans autre cause apparente

• Urines malodorantes ou troubles, qui persistent plus de 72 heures, bien qu’ayant augmenté la fréquence des sondages et la consommation de boissons

• Augmentation récente et brutale de la spasticité (contracture musculaire) ou de l’hyperréflexie autonome (qui se manifeste par un pic d’hypertension, sueur, frisson et bradycardie) chez les personnes ayant une lésion de la moelle épinière supérieure

• Fièvre supérieure à 38,5°C sans autre cause apparente

Pour résumer :

• Si on a des bactéries dans les urines (ECBU positif) SANS symptômes : ce n’est PAS une infection urinaire.

• Si on a des symptômes, SANS bactéries et leucocytes sur l’ECBU : ce n’est PAS une infection urinaire.

Les 3 témoins d’une infection urinaire, qui montrent que la vessie est attaquée et qu’on doit se traiter sont : la présence de SYMPTOMES + BACTERIES + LEUCOCYTES sur l’ECBU.

Que faire si j’ai de la fièvre associée à mon infection urinaire ?

Une fièvre supérieure à 38,5°C témoigne d’une infection sévère. Consultez rapidement votre médecin.

Si vous avez une infection urinaire avec fièvre supérieure à 38,5°C : cela témoigne d’une infection sévère qui touche le haut appareil (rein, prostate…). Il est essentiel de consulter rapidement votre médecin traitant qui demandera, en plus de l’ECBU, une échographie de la vessie et des reins pour identifier la cause. Il vous prescrira un traitement antibiotique qu’il adaptera en fonction des résultats de l’examen des urines (l’ECBU).

Quand faire un ECBU ?

Rédigé par des experts

Faire un ECBU est recommandé dans seulement 2 situations :

• Quand on a des symptômes évoquant une infection urinaire, pour pouvoir confirmer le diagnostic

• Quand on doit faire un examen ou une intervention chirurgicale et qu’un ECBU est demandé

Il est inutile de faire un ECBU si on n’a pas de symptômes

Pourquoi ?

Si vous réalisez un examen des urines, le laboratoire va générer une réponse automatique erronée « Infection urinaire » sur son rapport, s’il trouve des bactéries. Or, il est normal d’avoir des bactéries dans les urines. C’est seulement quand vous avez une très grande prolifération de bactéries qui agressent la vessie et s’accompagnent donc de symptômes qu’on peut parler d’infection urinaire. En savoir plus ici.

Il est inutile de faire un ECBU à la fin du traitement antibiotique

Pourquoi ?

Si vous avez suivi les doses et la durée du traitement antibiotique prescrite par votre médecin, et que vous n’avez plus de symptômes : il est inutile de refaire un ECBU. SI l’on refait un ECBU, on peut retrouver des bactéries, car quand on les cherche on les trouve … au risque de reprendre des antibiotiques inutilement et de créer des résistances aux antibiotiques.

Comment se déroule un ECBU ?

Les urines sont recueillies dans un flacon stérile pour faire un examen cytobactériologique des urines (recherche de bactéries et de leucocytes encore dits globules blancs). Il est de même réalisé un antibiogramme pour mieux connaître quels antibiotiques seront capables de tuer ces bactéries et lesquels seront inefficaces.

Éviter les infections urinaires

Rédigé par des experts

boire suffisamment

Buvez suffisamment

Nous avons tous besoin de boire suffisamment d’eau pour assurer le bon fonctionnement de nos reins. La quantité journalière recommandée est celle qui permet d’assurer une production d’urine d’environ 1,5 à 2 litres. Cependant ces recommandations peuvent varier d'une personne à l'autre. Consultez votre médecin pour savoir quelle quantité d'eau boire.

Pourquoi ? Boire de l’eau qu’on retrouve aussi dans la soupe, les légumes qu’on mange, la tisane, le thé, etc… augmente la production d'urine et permet de chasser les bactéries avec les urines.

Astuce : la meilleure façon de savoir si on n’a pas bu assez c’est quand notre urine est foncée (très jaune), ça veut dire qu’on est déshydraté. Quand notre urine est limpide, c’est qu’on boit suffisamment.

Videz votre vessie complètement et aussi souvent que votre médecin vous le recommande

Pourquoi ? Le fait de vider complètement et régulièrement sa vessie réduit la stagnation des urines. A chaque fois que vous vous sondez, vous éliminez l'urine présente dans votre vessie ainsi que les bactéries qui pourraient y proliférer. Plus vous vous sonderez à la bonne fréquence, 4 à 6 fois par jour en moyenne, moins vous risquerez de vous infecter.

Astuce : de temps en temps, vous pouvez mesurer la quantité d'urine que vous éliminez. Le but est de maintenir le volume d'urine évacuée autour de 400 ml. Si le volume d'urine évacué lors du sondage est plus important, se sonder plus souvent.

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Veillez à avoir une bonne hygiène personnelle

N'oubliez pas de vous laver les mains avant de vous sonder. Pensez aussi à faire une toilette intime quotidienne. Par contre, il est inutile de pratiquer une toilette intime avant chaque sondage. Et il est déconseillé d’utiliser un antiseptique ou un désinfectant.

Pourquoi ? L’usage de désinfectant ou d’antiseptique favorise la sélection de bactéries résistantes.

Luttez contre la constipation

La constipation chronique, par la stagnation des matières fécales dans le gros intestin et la pullulation bactérienne qui en résulte, et de par l’interaction réciproque entre la vessie et le côlon, peut favoriser les infections urinaires et doit donc être traitée. Il est conseillé de boire suffisamment, de consommer régulièrement des fruits et légumes et de pratiquer si possible une activité physique pour lutter contre la constipation. Si la constipation persiste, consultez votre médecin pour un traitement adapté (laxatifs pour ramollir les selles ; lavements et manœuvres digitales pour aider à évacuer).

Pas d’automédication, si soupçon d’infection urinaire.

En cas d’infection urinaire : ne pas prendre un antibiotique que vous avez dans vos tiroirs, il n’est peut-être pas efficace contre la bactérie responsable de votre infection. Il est conseillé de faire un ECBU au préalable pour confirmer le diagnostic mais aussi pour réaliser un antibiogramme (on teste les antibiotiques qui sont efficaces /marchent sur les bactéries) et connaitre ainsi quels sont les antibiotiques efficaces sur le germe trouvé.

Veuillez respecter les doses et la durée du traitement antibiotique prescrit par votre médecin, car si vous ne terminez pas votre traitement, vous risquez de laisser se reproduire dans votre vessie les bactéries les plus résistantes et de voir l’infection urinaire réapparaître.

Le suivi

Une visite régulière chez votre spécialiste (au rythme qui vous convient), avec les examens complémentaires qu’il vous prescrira, permet de vérifier l’efficacité du traitement médicamenteux (type les anticholinergiques, si l’on a une hyperactivité vésicale) et l’absence de complications dans l’appareil urinaire.

A titre d’exemples : Si votre vessie se contracte trop, l’urine risque de remonter dans les reins, c’est un facteur de risque d’infection. Si vous avez un calcul dans les voies urinaires, l’urine risque de stagner, c’est un facteur de risque d’infection, etc... Il est donc indispensable de se faire suivre par un spécialiste.

Éviter les infections urinaires : conseils pour vous mesdames

Rédigé par des experts

Les femmes pratiquant l'autosondage n’ont pas plus de risque d’infection urinaire que les hommes. Lisez nos conseils pour éviter les infections urinaires.

Boire suffisamment, vider régulièrement sa vessie et avoir une simple hygiène suffisent.

Faire une toilette intime à l’eau et au savon une ou deux fois par jour suffit. Un lavage excessif peut éliminer la flore bactérienne naturelle qui est censée offrir une certaine protection contre l’infection.

L’utilisation de tampons plutôt que de serviettes hygiéniques pendant vos règles peut aider à prévenir la contamination de la sonde.

éviter les infections urinaires chez les femmes

Femmes : Comment trouver l’ouverture de l’urètre ?

Vous pouvez apprendre initialement le sondage intermittent allongée sur le dos, avec un miroir pour mieux voir l’ouverture de l’urètre (le méat urétral). Ensuite, vous apprendrez à repérer votre méat avec les doigts, les positions les plus utiles pour le sondage au quotidien sont celles utilisées aux toilettes : assise sur les toilettes ou debout au-dessus des toilettes afin que l’urine coule directement dedans.

Précautions à prendre avant les relations sexuelles

Les rapports sexuels ne sont pas un facteur de risque d’infection urinaire.

Avant tout rapport :

Réaliser un sondage avant le rapport sexuel peut éviter le risque de fuites d’urine.

Pendant la relation :

Si vous souffrez de sécheresse intime pendant les rapports sexuels, vous pouvez utiliser un gel lubrifiant. Vous pouvez hydrater la vulve avec des ovules ou crèmes sur ordonnance, cela contribue aussi au confort du sondage.

Après les relations sexuelles :

Il est souvent dit qu’il faut vider sa vessie immédiatement après la relation sexuelle, même si celle-ci ne contient qu’une petite quantité d’urine. Cela permettrait d’éliminer les éventuelles bactéries présentes. Ceci n’est pas toujours vrai ! Les germes du vagin remontent normalement dans la vessie en faible quantité. S’ils restent suffisamment longtemps dans l’urine, ils vont se développer jusqu’à atteindre un taux tel que la muqueuse de la vessie va réagir par une inflammation entraînant les signes d’une infection urinaire (encore appelée cystite).

Cela dépend donc de l’horaire de votre dernier sondage et de la quantité de boisson bue. L’important est de garder vos routines de sondage dans tous les moments de votre vie quotidienne et d’avoir un débit d’urine suffisamment puissant pour éliminer les bactéries.

Pour les femmes sujettes à des infections urinaires récidivantes ou qui développent une infection après chaque rapport : il est conseillé de vider sa vessie juste après le rapport sexuel.

Les Laboratoires Coloplast remercient les experts ci-dessous pour leur contribution à la rédaction des articles ci-dessus :

Pr G. Amarenco, Médecin de médecine Physique et Réadaptation à l’hôpital Tenon, Paris. Pr P. Denys, Médecin de médecine Physique et Réadaptation à l’hôpital Raymond Poincaré, Garches.

Pr X. Gamé, Chirurgien Urologue à l’hôpital Rangueuil, Toulouse.

Dr J.M. Soler, Médecin MPR au Centre de rééducation fonctionnelle Cap Peyrefitte, Cerbères.

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